samedi 13 novembre 2010

Irritation chronique

Mon ami Marc-André Caron vient de déposer sur Twitter un raccourci qui nous mène à un extrait de l'émission Dumont360 où on parle de la sortie de Charest sur le décrochage scolaire et l'implication des parents.  J'ai «débrumé» mon cerveau du samedi matin avec ces mots. Bon matin!

Je suis un peu tannée de ces sorties publiques de gens qui ne sont pas pédagogues, qui ne travaillent pas dans le milieu de l'éducation où ils s'«imposent» par des commentaires sur les façons de faire, la réflexion qui sous-tendent nos actions professionnelles.

Prenons deux minutes pour réfléchir à tous les autres milieux professionnels qui oeuvrent dans notre société. Accepteraient-ils qu'on bouscule, critique, demande de simplifier leurs actions pour que la population comprenne? Je comprends fort bien que nous travaillons avec les parents de nos élèves et que si nous voulons qu'ils comprennent nos actions pour qu'ils puissent s'impliquer. Mais cela implique-t-il que nous devions tout requestionner sous prétexte qu'il est plus facile de comprendre «Lire» que «Lire des textes variés»? Un médecin accpeterait-il de changer sa façon de faire ses diagnostics sous prétexte qu'on ne comprend pas ce qu'il écrit sur son ordonnance, ni ce que sont les médicaments? Mon analogie est peut-être grossière, mais je tente simplement de démontrer à quel point la conception des actions d'un enseignant ne sont pas reconnues comme étant celles d'un professionnel.

J'ai déjà enseigné à des enfants de notaire, d'avocat, de pédiâtre, de pharmacien.  Je ne remets aucunement en doute leur capacité à travailler avec des articles de lois, avec les maladies infantiles ou avec toute la complexité des éléments chimiques des composés pharmaceutiques. Dans leur milieu de travail, ce sont eux qui possèdent la connaissance, l'expertise.Par contre, dans les quatre murs de ma classe, dans l'espace de mon école, mes collègues et moi avons une expertise, des questionnements et des actions qui sont professionnels, tout comme dans ces milieux.

Permettez-moi de faire mon travail et s'il y a des choses qui vous laissent pensifs, qu'il vous est difficile à comprendre, questionnez-moi. Il me fera plaisir de vous répondre.

Qu'on m'invite à modifier mes pratiques pour le bénéfice de mes élèves, j'embarque.
Qu'on m'invite à réfléchir sur les préceptes de l'apprentissage,  je suis au premier rang.

Mais qu'on me demande de revenir en arrière, de favoriser l'évaluation des connaissances dans un contexte d'enseignement par compétence, de mettre des pourcentages sur les capacités de transfert de mes élèves et qu'en plus, on se permette d'émettre des opinions distordues sur les fondements de mon travail ...

J'en ai assez des faux prophètes mal informés qui répandent des faussetés.

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