mercredi 6 avril 2011

C'est pas parce qu'on est grands qu'on peut pas être petits...

     Comme membre d'une communauté éducative, j'ai un rôle important à jouer dans l'apprentissage que font mes élèves sur la façon d'intéragir entre eux, les bases des relations sociales; comment exprimer un mécontentement, comment exprimer un commentaire constructif, comment toujours «rester dans ses souliers» en parlant de son point de vue et non en accusant.  Je dirais qu'un bon nombre de mes heures est annuellement utilisé à modéliser et à renforcer le développement de mes petits protégés en ce sens.

     Depuis quelque temps, la qualité de vie de mon environnement professionnel est empoisonnée par du 
«mémérage», mais attention, du «mémérage» de haut niveau.  Des regards sournois, des informations incomplètes, des demies vérités, des sous-entendus jamais vérifiés. Personnellement, ça me dérange beaucoup.  Comment se fait-il qu'entre professionnels, on ne soit pas capable tout simplement d'exprimer nos besoins, nos limites sans nécessairement que l'autre y voit matière à récriminations?  Comment se fait-il que des adultes qui répètent mille fois par jour à leurs élèves: « Tu n'es pas d'accord, c'est correct, tu as le droit. Maintenant, exprime-le correctement avec des mots ce qui te déplaît.» se permettent d'entrer dans une classe 5 minutes avant le début des classes pour déverser leur venin, exigeant de l'autre enseignant de garder le contrôle sur ses émotions pour avoir un sourire accueillant pour ses élèves?  Pour moi, il y a dans cela quelque chose d'incompréhensible et d'inintelligible.

       Partout où il y a de l'humain, il y a de l'humainerie, me direz-vous. Vrai.
       Une direction m'a aussi dit que l'enseignement est un métier rempli d'individualistes, un peu insécures qui
       ont parfois peur d'être remis en cause. Je ne sais trop qu'en penser.

       Il y a des moments, comme aujourd'hui, où je me questionne : «Est-ce que si je travaillais dans une entreprise privée, ce commérage serait toléré? Est-ce que les malentendus de «gang» seraient gérés autrement?»  Je comprends que nos directions ont beaucoup de chats administratifs à fouetter et que la gestion des ressources humaines, de par toutes les contraintes que la syndicalisation apporte, peut se faire avec des moyens qui peuvent parfois être «limités». Moi, ce matin, j'aurais eu besoin que quelqu'un mette un pied à terre et la présence de ma direction, en réunion, nous a manquée. Une tempête dans un verre d'eau qui n'aurait simplement eu besoin d'un petit parapluie..mais qui laissera peut-être un froid dans l'équipe. C'est dommage, vraiment dommage.

      «Les adultes sont simplement des enfants qui ont grandis.» Peut-être qu'il ne faut pas que je l'oublie.

2 commentaires:

  1. SOUPIRSSS : tu me rappelles trop de souvenirs :-(

    RépondreSupprimer
  2. Avril 2011, janvier 2012... Hier, aujourd'hui, demain. Je vivais, tu vis, nous vivrons ces situations. Il faut, malheureusement s'"armurés" contre ces conditions.
    Je vis, présentement, une version extrême de ce que tu racontes. En fouillant chez le prof masqué, le nom de ton blogue a piqué ma curiosité et bam! En plein dans mes pensées…

    RépondreSupprimer